L’EHS et la mort

Mes propos ce jour risquent d’être macabres, mais ils ne doivent pas être détournés ou mal interprétés. La douleur de perdre des proches est immense sans pour cela porter de jugement sur les circonstances de leur disparition.

Notre mode de société a ritualisé le processus d’au revoir aux disparus comme dans toutes les cultures et civilisation. Loin de moi l’idée de critiquer les rites et traditions ancrés dans nos cultures.

Pour l’EHS, ces traditions vont hélas révéler un certain nombre de contraintes qui vont venir s’ajouter à la douleur de la disparition. Il y a le passage obligé au funérarium pour un dernier adieu au défunt ou les proches reçoivent les condoléances des proches et de la famille. Tous ces gens de bonne foi viennent saluer avec dans la poche un smartphone en mode silencieux. Ils restent, ils bavardent et se recueillent. Vous, l’EHS, par devoir et respect des coutumes, vous restez là, comme un piquet recevant avec compassion ces marques de gratitude.

Et puis, il y a l’Eglise, suivant les croyances, endroit privilégié où grâce à l’antenne dans le clocher on a une meilleure communication avec le très haut.
Chaque participant, par respect, a mis son smartphone en mode silencieux pour ne pas perturber le bon déroulement de la cérémonie. Il est même possible que le micro de l’officiant soit sans fil et que vous puissiez également bénéficier du WIFI.

Enfin, suivant le choix du défunt, il y a le crématorium et/ou le cimetière. De nouveau, les antennes ne sont pas loin et les gens continuent à vous saluer une main sur le cœur et l’autre dans la poche sur le smartphone en mode silencieux.

Nous ne sommes plus habitués à nous exposer et 2 enterrements sur une même semaine c’est beaucoup pour un EHS face à la technologie. On a beaucoup de mal à se montrer à ces moments de vie avec un voile de protection par peur d’attirer l’attention et de jouer la victime. J’aurais aimé un adieu sincère au parent disparu plutôt qu’une préoccupation constante générée par les ondes environnantes.