Chronique d’un EHS, What i feel inside (WIFI)

J’ai retrouvé ce texte qui date de 2017, avant de me rendre compte que le phénomène EHS était une réalité et avant notre recherche d’un lieu de survie en zone blanche. Je n’ai aucune nostalgie de cette époque de souffrance.

« La semaine dernière, j’attendais mon épouse dans la voiture derrière la gare de Namur. Elle n’arrivait pas et malgré la fenêtre ouverte, j’avais chaud et j’étais tout rouge. En l’attendant, j’ai eu la curiosité à l’aide d’un programme installé sur mon GSM de vérifier l’exposition aux ondes. Mon GSM fonctionne toute la journée en mode avion et me sert pour identifier les sources de wifi, bluetooth et autres antennes.

Ce qui est apparu sur mon écran n’a pas de nom, un enchevêtrement de courbes multicolores et de chiffres, pas loin d’une centaine de sources WIFI. En tout cas trop pour que je puisse les compter. J’ai quitté l’endroit et j’ai envoyé un sms à mon épouse pour lui fixer un autre rendez-vous.

J’adore marcher et surtout me promener le long de l’eau et regarder les bateaux amarrés. Je suis surtout attiré par les péniches résidentielles (excellente cage de Faraday). Il y en a plusieurs à Namur le long de la Meuse en face de l’hôpital du CHR. Je promenais calmement avec ma femme mais j’avais l’impression qu’un étau serrait mon crâne depuis que j’étais sorti de la voiture. La promenade s’est terminée en course pour quitter l’endroit au plus vite. En effet, pas loin de là, sur un immeuble à appartement assez élevé, se situe un ensemble d’antennes et tous les logements le long du chemin de halage ont quasi leur propre émetteur WIFI.

Je pourrais écrire des pages sur les endroits et les sensations physiques éprouvées durant mes promenades. J’ai parfois l’impression d’être un détecteur ambulant avec des clous qui s’enfoncent dans différents endroits de mon crâne. Je ne pense plus qu’à une chose : fuir. Et je ne peux même pas car j’ai tellement mal dans les jambes que marcher devient difficile et conduire un véhicule est dangereux car je n’arrive plus à me concentrer.

Les sources WIFI sont partout. Pour moi, ce n’est pas tellement l’intensité qui joue plus sur l’effet chaleur mais plutôt cette superposition de fréquences et d’informations pour mon corps qui semble jouer le rôle de récepteur et d’amplificateur. Prenez un peu le temps de penser à ce que cette technologie assez récente et jeune par rapport à l’histoire de l’humanité a pris comme place dans notre vie quotidienne. Ordinateurs, GSM, alarmes, imprimantes, téléphone sans fil, babyphone … sont quasiment tous dépendants pour leur connexion de cet outil. Il fait partie intégrante de notre univers journalier et de notre vie. La portée de certains de ces appareils est de plus en plus grande, parfois plusieurs centaines de mètres. L’intensité mesurée en ce que vous voulez est faible, certes, mais l’information est toujours là, une fréquence qui entre en résonance avec notre corps et provoque suivant la sensibilité de chacun des troubles de toutes sortes.

J’ai planté le décor, enfin, je dois encore vous parler du bluetooth pour être complet. En attendant, je vis dans ma cave, je dors avec une plaque de cuivre reliée à la terre, je ne sors plus et je ne conduis plus et je m’aide d’huiles essentielles et d’autohypnose pour gérer  au mieux les moments les plus difficiles. »

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