Hier, j’ai pris le temps entre 2 promenades de cuire des galettes comme faisaient nos grands-mères. Je vous explique, grâce à nos deux poules qui pondent de magnifiques oeufs à la coquille bien dure et au jaune presque orange, nous accumulons chaque jour 2 oeufs. Le rituel est le même chaque matin, je mets mes sabots, mon chapeau et je prends ma canne pour aller ouvrir le poulailler et ramasser le précieux butin. Je suis accueilli par des gloussements de reproche pour mon retard matinal et la poule noire me suit dehors en me racontant ses rêves de gallinacé.
Notre vie en dehors des ondes est devenue très simple avec des rituels journaliers pour s’occuper des animaux et de l’environnement. Rien de virtuel là-dedans, que du réel, le pincement du froid le matin ou la pluie. Le corps vit à travers ses cinq sens.
La réalité du monde avec ses révoltes, le réchauffement climatique, les femmes battues et tout le reste… sont des évènements qui ne semblent pas ébranler notre microcosme.
Nous avons perdu nos valeurs, notre attachement à la nature et nous tentons vainement de le recréer à travers des vidéos et des jeux. Pour cela et pour conserver notre sentiment de liberté, nous avons créé la technologie sans fil qui nous permet de visionner au fond du jardin avec notre masque de téléréalité en 3D la dernière grosse production Netflix ou les paysages natures d’un film documentaire de la BBC ou de Ushuaïa nature. Je suis peut-être un réactionnaire rétrograde mais je ne veux pas de votre monde connecté, je désire simplement déguster mes galettes et en faire profiter autrui.