
Parfois, comme on dit, je ferais mieux de fermer ma gueule. Dans le cadre de la demande d’autorisation d’appeler notre logement « maison d’accueil », nous avons installé un four à micro-onde dans la buanderie. Celui-ci n’est bien entendu pas branché et n’a jamais servi. Compte tenu de la difficulté d’arriver à faire éteindre correctement certains appareils comme les smartphones et les tablettes, je conseille aux visiteurs de placer leurs appareils dans le four pour éviter toute émission.
Il semblerait que j’ai oublié de préciser l’usage à une des dernières arrivantes et que, sur le ton de la plaisanterie, je suis parfois taquin, j’ai simplement dit à la dame que si elle voulait, elle pouvait utiliser le four pour cuire. Bien entendu, mes propos ont été compris au premier degré et la bonne dame s’est tracassée toute la nuit ne comprenant pas qu’ayant mis tant d’énergie à construire une maison anti-ondes, j’ai placé un micro-onde à l’intérieur. Elle s’est donc posée de nombreuses questions sur la sécurité du lieu en termes d’ondes.
J’oublie parfois que les personnes qui viennent loger sont dans des situations individuelles très critiques et qu’elles réagissent au premier degré dans la crainte de devoir encore souffrir. On entend partout que les EHS sont des dérangés du ciboulot mais quand on est dans une souffrance permanente et que l’on est incompris, il est normal de développer certaines phobies à la vue de toute source de pollution électromagnétique même débranchée. Moi-même, je ne peux pas m’empêcher de réagir à la simple vue d’une antenne même sur mon écran. Le cerveau a complètement associé l’image à une source potentielle de souffrance.