
J’ai rencontré cette semaine une dame venant d’une région de Flandre, au sud de Gand, qui se plaignait de certains troubles physiologiques et qui pensaient être EHS. Nous avons situé son logement sur la carte des antennes et nous avons identifié les différentes sources de pollution interne à son appartement ou provenant de ses voisins proches. Elle avait la totale, les compteurs eau, gaz et électricité communicants. Une Box WIFI avec répétiteur via CPL. Le WIFI des voisins, les DECT, le Bluetooth et une dizaine d’antennes dont certaines en 5G. Je n’ai même pas osé aborder le problème des basses fréquences. La somme d’information à connaître pour assainir un tel appartement est gigantesque el les moyens à mettre en œuvre hors budget. Elle vit littéralement dans une cage et son seul salut réside maintenant dans la fuite. Cela m’a immédiatement fait repenser à Laborit et à ses expériences sur les rats. J’avais, en 2019 écrit mon premier texte sur le sujet : le salut dans la fuite. Je le reprends ci-dessous :
« Nous avons assisté en juin 2019 à l’assemblée générale de l’AREHS, une association transformée en ASBL depuis mars 2019. Le but de cette association est la reconnaissance de l’électrohypersensibilité (EHS)comme maladie. Mon épouse et moi-même avons rejoint cette association fin 2018 suite à notre prise de conscience de notre EHS. Nous avons dû vendre en catastrophe une maison que nous venions d’acquérir et de transformer à Namur suite à l’impossibilité de continuer à y vivre (antenne GSM à proximité et plus de 30 signaux WIFI dans la maison). Nous avons alors trouvé une solution transitoire dans la même région mais nous avions du aménager cette solution avec des moyens techniques dans notre chambre pour pouvoir dormir (solutions souvent onéreuses qui réduisent l’exposition mais qui ne résolvent pas le problème)
Nous avons alors entrepris une recherche d’un lieu de vie supportable durant 6 mois et en parcourant la Wallonie sur +/- 10000 km. Nous avons trouvé ce lieu de vie en début 2019 et nous sommes maintenant installé depuis 5 mois. La différence de qualité de vie est notable et nous pouvons aujourd’hui affirmer que la fuite était malgré les coûts et les tracas notre seul moyen de survie.
Pour fuir efficacement, il faut savoir ce que l’on fuit, c’est à dire identifier le danger. Nous n’avons jamais imaginé être un jour EHS. Je n’utilisais pas de GSM, j’éteignais le WIFI avant d’aller dormir et je ne voyais pas d’antenne GSM dans mon environnement direct et je n’avais pas de téléphone sans fil (DECT) ni de four à micro-onde. J’avais suivi une formation longue et coûteuse en 2013 et j’étais un peu au fait des dangers potentiels de ces technologies. Je me rappelle même m’être un peu moqué d’une dame qui suivait cette formation avec de l’aluminium sous son bonnet, je la prenais pour une folle. Je n’avais pas fait le lien entre certains inconforts de vie et l’usage temporaire de certaines de ces technologies (bluetooth et WIFI), je mettais cela sur le compte de l’âge et d’un état général en dégradation. Je ne savais pas que des antennes étaient placées dans des clochers d’église, que le WIFI ou le DECT des voisins traversaient les murs et impactaient notre quotidien. J’ai mis les palpitations de plus en plus fréquentes sur un problème cardiovasculaire confirmé par le cardiologue, les impossibilités de dormir sur le matelas trop dur, les douleurs musculaires sur le manque d’exercice et les troubles de concentration sur les conséquences d’un AVC. Puis un jour, je me suis rendu compte que mon épouse, plus jeune et en très bonne condition physique se plaignait de plus en plus souvent de palpitations et de problèmes de sommeil. Il nous devenait de plus en plus difficile de nous promener en ville, d’aller au resto, de faire des courses. Les vacances et les nuits à l’hôtel étaient devenus impossibles. L’ennemi était partout. Les individus semblaient avoir tous un smartphone greffé au poignet. Je relevais une centaine de connexion WIFI possibles au centre-ville. La vie urbaine n’était plus possible et nous nous sommes enfuis. Longtemps, j’ai cru la chose impossible, un état ne va pas mettre en place ou permettre une technologie qui impacte physiologiquement ses citoyens, les médecins sont informés de la nocivité potentielle de ces technologies. Hélas non, il fallait bien se rendre à l’évidence, nous serions sacrifiés sur l’autel de la technologie sans fil, nouvelle révolution industrielle pour le bien économique de tous.
Fuir, mais qui et où ? C’est là que nous avons commencé à identifier l’ennemi et à le connaître, ma formation en géobiologie m’a heureusement bien aidé. Nous avons tout d’abord vérifié que nous avions bien éliminé toutes les sources proches de rayonnement et nous allions de surprises en surprises. C’est le portable qui bien que connecté par câble active automatiquement le WIFI et le bluetooth à chaque démarrage, c’est le bluetooth dans la voiture, etc… Tout cela une fois corrigé on s’attaque aux sources extérieures et on apprend que certains WIFI portent jusqu’à plus de 100 mètres suivant les générations, on découvre (carte ci-dessus) que la Belgique est un véritable sapin de Noël d’antennes GSM et que les zones blanches sont quasi inexistantes. On s’informe, on affine les outils de prospection et on se met en chasse (après avoir changé de voiture car pas moyen de couper le bluetooth) d’un paradis potentiel. Le site immoweb fait partie de notre quotidien pour scruter tous les nouveaux biens. Nous avons comme champ des possibles, la Wallonie, car nous voulons rester en Belgique et nous ne maîtrisons pas la langue de Vondel. Nous découvrons également des logiciels qui nous permettent de situer les antennes et de les identifier, je m’équipe également de différents outils de mesure pour évaluer la pollution électromagnétique sur place. Après 6 mois de recherche, nous identifions 4 biens qui pourraient convenir, 3 dans la région de Chimay, Couvin et 1 dans la région de Lierneux. Nous visitons, nous mesurons et nous faisons des offres quand les critères de conformité électrique, de salubrité et d’état général sont également rencontrés. Nous ratons des biens car les proprios sont trop gourmands ou nous arrivons trop tard. Il faut également que la région choisie offre des opportunités d’emploi pour mon épouse infirmière. Bref, c’est une sorte de puzzle avec des dizaines de difficultés. De plus, trouver un endroit aujourd’hui, c’est bien mais il faut également être certain que l’évolution urbanistique et le déploiement constant de nouvelles antennes ne viennent pas ruiner à terme notre choix.
Voilà, c’est fait, nous avons trouvé et emménagé. Fini les palpitations, les douleurs musculaires et les insomnies mais le retour à des lieux dits civilisés devient de plus en plus pénibles pour les courses, c’est un peu comme si les symptômes étaient décuplés. Notre lieu de vie est devenu le centre de notre vie dont on ne peut plus s’éloigner trop longtemps. Nous sommes isolés au bout d’un chemin sans issues à 4 km de l’antenne la plus proche et à 130 mètres du premier voisin, la zone est considérée comme naturelle, non bâtissable et entourée de zones natura 2000. J’y ai placé un motor home pour accueillir des EHS en détresse et je me suis lancé activement dans ce débat en animant conférence ou en prenant part à des collectifs citoyens.
J’espère de tout coeur que les progrès technologiques (5G par satellites) ne vont pas venir perturber dans un proche avenir notre choix de vie.
Nos pensées vont vers tous les EHS existants ou en devenir en espérant qu’ils trouvent également des solutions qui leur permettent de vivre dans des conditions décentes. Nous allons essayer de mettre en commun avec l’AREHS (information et sensibilisation politique) et un groupe d’autres personnes EHS un maximum de ressources (démarches juridiques, outils) pour les aider à trouver des solutions pratiques afin de soulager leur quotidien. »